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Caravane Mira’rt – Santé et Culture au CH d’Arcachon

Caravane Mira’rt – Santé et Culture au CH d’Arcachon

1ere escale de cette incroyable caravane visant à diffuser la culture à tous et surtout là où elle fait sens !

C’est parti !

Vendredi, nous nous réunissions pour célébrer l’arrivée des œuvres produites durant l’été 2018 sur les murs du pub de la Brasserie Mira de Rouge Hartley(Les choses), Delphine Delas (Éros & Thanatos) et David Selor (Mimilcomics) sur les murs du centre hospitalier d’Arcachon.

Ensemble, on décode pour rendre l’art accessible et contribuer à sa diffusion en des lieux où il fait sens.

L’aventure est belle car elle est partagée. Merci à tous d’avoir rendu possible cette installation, aux équipes de la Brasserie & du Pub, à LMG, aux petites mains des grands engagés de l’ombre. Merci à Jacques Bellec de porter des idées folles et de les conduire, de son soutien sans faille à l’art vivant.
Merci au Centre Hospitalier d’avoir rendu possible ce lancement. Ce démarrage est plein de sens, en particulier au lendemain de la période traversée.
La santé et la culture alliés sont deux essentiels humanistes.

Installation Centre Hospitalier Arcachon – Juin 2020

Vernissage au Centre Hospitalier Arcachon – Juillet 2020


Les mots des Artistes à l’occasion du vernissage

Je suis toujours surprise de découvrir combien persiste un certain mythe de l’artiste : nous serions seuls, dans la retraite de nos ateliers, à attendre là que nos génies nous visitent au plus noir de la nuit, et nous danserions avec lui et lui seul les contours d’une inspiration qui se suffirait à elle-même. 

Il y a deux aspects fondamentalement faux dans cette idée : 

1. Nous mangeons. 
2. Nous ne sommes pas seuls. 

S’il y a art c’est qu’il y a une multitude autour de nous, une chaîne humaine de fous furieux passionnés qui s’affairent à rendre nos formes faisables. Ces fous-là sont la grammaire de nos balbutiements.

Ces fous nous invitent à leur table et sur leur mur, et nous mangeons. Ils nous paient, et nous mangeons à nouveau. Ils prêtent leurs mains, leurs visages, leurs savoir-faire, leurs appareils, leur temps, et leur engagement. Ils se battent pour que nos oeuvres trouvent leur vocation : elles sont vues grâce à eux et à eux seuls, ces artisans du liant, et rencontrent un public dont la reconnaissance ou la critique nous nourrissent encore. Ils sont d’une fidélité à couper le souffle. Ils courent, pensent, coordonnent. 

Ils font de la pratique une communauté.

Il est plus que temps que l’art pointe son nez hors de ses temples et rejoignent la vie, pour que nous puissions vivre nous aussi : c’est que nous cherchons dans la rue, et c’est pourquoi ce nomadisme des oeuvres, et leur arrivée à l’hôpital, est pour moi une réjouissance formidable. 

Il y a pourtant dans ce même mythe, un quelque chose de fondamentalement vrai : nos métiers sont affaires, je crois, d’invention de langage, un travail d’invention sans contrainte, des panoramas inédits que nous sommes seuls à pouvoir construire, et ces matières et sujets que nous travaillons ne se commandent pas. C’est un travail de poète et d’orfèvre. Et c’est là un temple à défendre dans une époque où toute production se devrait de tendre vers un discours clair, communiquant, explicite.

Jacques Bellec et Anne Sophie sont de ces passionnés qui ont saisi l’éventail complet de notre métier : un métier de conditions, de contexte, de destination et de pourtant de liberté. La brasserie Mira nous autorise à exercer notre métier pleinement, et c’est suffisamment rare pour être souligné : une carte blanche, l’assurance de conditions matérielles, un engagement dans la vie des oeuvres pour qu’elle puisse vivre leur potentielle inépuisable existence. 

C’est à ce carrefour précieux que nous pouvons déployer nos savoir-faire, nos risques, nos doutes et je l’espère, parfois nos réussites. 

Ne vous méprenez pas : je ne crois pas au pouvoir magique de l’art. Contrairement à vos équipes mon travail ne sauve personne. Le peu que nous espérons faire, c’est offrir une retraite au regard qui s’inquiète, s’ennuie ou s’épuise. Une oeuvre dans laquelle l’oeil peut circuler longtemps, qui offre un paysage généreux, le plus vaste possible, c’est ça que je cherche. C’est là, que je me sens votre alliée.

Plus personne ne doute aujourd’hui que la santé, et pas seulement la nôtre mais aussi la nôtre en tant que communauté mondiale, morale et politique, est essentielle. Pourtant, vivre pleinement, c’est peut-être justement le luxe de trouver aussi de la place pour l’accessoire : et c’est en cela, parce qu’aujourd’hui la vie déborde et que nous souhaitons vivre bien, que l’art pour tous et partout se révèle essentiel lui aussi.

Rouge Hartley, Juin 2020

Il est important d’acter que ce moment d’inauguration de l’accrochage d’œuvres, sur l’hôpital d’Arcachon, ait lieu. Finalement. Malgré toutes les tempêtes passées. 

Hautement symbolique et voir même politique, que ces deux mondes se réunissent et s’inaugurent ensemble ; art public et santé publique. 

Je ne peux éviter de faire le lien avec ce que nous avons vécu dernièrement. Je parle de la crise sanitaire bien entendu. Et je ne peux éviter également de faire le lien avec la crise que vivait et vit encore les hôpitaux de France, mais aussi la culture dans sa globalité. 

Nous sommes acculés certes. Mais nous sommes riches de nos frontières poreuses, celles qui n’appartiennent à personne, car celles-ci ne possèdent pas de limites, pas de règles. 

Les hôpitaux sont au service de tous ; l’art est au service de tous. Je ne pouvais pas rêver mieux comme meilleur endroit pour accueillir mon œuvre. Celle-ci voyage de public en public. Lorsqu’on travaille ce que l’on appelle l’art urbain ou le street art, comme vous souhaitez le dénommer, vous vous positionnez dans un acte de don. Celui d’offrir votre travail au regard du spectateur. Il va être juge, parfois inquisiteur, mais jamais indifférent. Nous avons tous un avis sur cet art public qui s’offre à tous les yeux. Cependant ce travail pour ma part, est construit sur un lieu contextuel précis. In situ ;

Hors sa destinée a été autre. Ce travail réalisé sur place à la brasserie MIRA, aura vocation de nomade. De parcourir d’autres lieux. D’autres publics. Elle est en soi porteuse d’une bonne parole parabolique. 

Celle que l’art peut se déplacer grâce à la force de conviction de personnes passionnées. Le street art peut se déplacer et voyageait physiquement. Ce sont des œuvres de lieux publics, elles ne peuvent rester et appartenir uniquement aux privés qui en font parfois l’acquisition. Jacques Bellec et Anne Sophie Jean ont compris cela. Ces œuvres ont besoin d’air et de respirer ; elles ne peuvent être confinées trop longtemps. Elles ont besoin de liberté et d’actions, mais surtout de soutien. Au même titre que la culture et les hôpitaux.  

Je suis fière aujourd’hui de savoir que mon œuvre est là-haut, perchée, comme une icône symbolique de ce moment. D’une union entre privé et public, afin que tous ensemble nous continuions à nous battre pour ces valeurs essentielles à notre société : Art, santé, culture et éducation. 

Delphine Delas, juin 2020


La presse en parle

« Trois oeuvres sur les murs du pole de santé à La Teste » par Bertrand Dumeste – Sud Ouest
La Caravane Culturelle Mira’rt – On en parle sur les ondes – FGL
Bouch’B Mag 47- La caravane Culturelle est lancée